Il sera difficile d’oublier cette année 2020, pour le commun du mortel, mais aussi pour les équipes des écoles de journalisme qui ont dû revoir, presque à la dernière minute, l’organisation de leurs traditionnels de concours de sélection face à la pandémie de coronavirus. Au risque de changer l’organisation des concours les années suivantes ?
Alors que douze des quatorze écoles de journalisme reconnues font généralement passer des concours écrits en présentiel, après ou non une sélection sur dossier, la plupart n’ont pour l’heure pas pu les organiser. Seulement le Celsa, à Neuilly-sur-Seine, a pu les organiser le 13 mars, soit deux jours avant la fermeture des universités.
Les autres écoles de journalisme qui avaient prévu des concours écrits les ont, pour la plupart, annulés et remplacés par une sélection sur dossier et/ou des épreuves écrites à réaliser à distance et compatibles à un confinement strict (ce qui complique encore plus les choses). Selon notre décompte, des onze écoles hors-Celsa qui prévoient des sélections avec un concours écrits, sept ont publiquement annoncé leur annulation.
La fermeture des universités complique la tâche des écoles
Certaines écoles de journalisme avaient encore jusqu’à peu bon espoir de pouvoir organiser leurs concours écrits. Par exemple, le Centre de formation des journalistes (CFJ) précisait sur son site Internet, ce lundi, que les « épreuves d’admission se dérouleront si possible en mai, juin et peut-être jusqu’à la mi-juillet ». Mais de préciser : « Des épreuves à distance ne peuvent être exclues. »
Les annonces d’Emmanuel Macron ce lundi soir, annonçant que les universités resteraient fermées jusqu’à septembre, malgré la réouverture, a priori le 11 mai, des crèches, écoles, collèges et lycées, sont venues doucher les quelques espoirs des écoles de journalisme qui souhaitaient organiser des concours écrits. L’Ecole de journalisme de Toulouse (EJT), dont les concours sont prévus fin mai, sur trois jours, devra revoir sa copie.
Le même problème se posera pour les écoles qui avaient annulé leurs concours écrits, mais maintenus les oraux d’admissibilité. Il y a de fortes chances, comme l’ont déjà annoncé plusieurs écoles de journalisme, que ceux-ci ne puissent être réalisés qu’à distance. La situation est inédite : des étudiants pourraient être admis dans des écoles dans lesquelles ils n’ont encore jamais mis les pieds.
Un soulagement financier pour les étudiants
Du côté des étudiants candidats, cette situation peut presque faire plaisir. Les concours des écoles de journalisme sont généralement une logistique très coûteuse (logements, transports, etc.) auquel s’ajoute le prix du concours (d’une dizaine d’euros à plusieurs centaines d’euros selon les écoles). Si les concours étaient amenés à être organisés totalement à distance, ce serait pour les candidats des dizaines d’euros économisés… multipliés au nombre de candidatures.
Reste à savoir si les écoles se poseront des questions après cet épisode. Les écoles de journalisme qui ont opté, cette année, pour la sélection sur dossier resteront-elles là-dessus ? L’organisation de concours écrits à distance, plus économique, offrant donc la chance à davantage de personnes de candidater, seront-ils généralisés ? Réponse dans les prochains mois…